À propos du Nord-Pas-de-Calais grouillent des images rouillées de ruines industrielles autour de cheminées qui ne crachent que du vide, de ports battus par des vents trop forts, et de villes noyées dans les brumes.

Images réductrices parce que le Nord-Pas-de-Calais, ce sont aussi et surtout les moulins qui accueillent des quatre bras, les beffrois du Moyen Âge qui carillonnent les heures, les bocages de l’Artois, les cathédrales immobiles de vie portant la foi des bourgeois et des charbonniers. Et c’est le sable le plus fin qui soit le long des grèves et des dunes de Malo et de la côte d’Opale. Et puis aussi Lille, et ses rues plus âgées qu’elle, les falaises du cap Gris-nez, l’Avesnois qui sent la Normandie et la fagne qui sent la Suisse. Quant à la chaleur humaine, les gens du Nord brûlent.